L’ennui, un véritable ennemi en période de confinement

Bore out professionnel, bore out personnel

Nous connaissions les effets néfastes de l’ennui au travail, conduisant au bore-out.

En cette période de confinement, des études ont démontré que l’ennui chez soi ou avec soi pouvait tout autant avoir des effets délétères et importants sur notre santé.

Il entraînerait en effet :
    • Une diminution de la capacité de gestion des émotions négatives
    • L’augmentation d’un sentiment d’insatisfaction, de frustration, voire de colère 
    • Des comportements agressifs et impulsifs.
    • Le développement de symptômes dépressifs et anxieux
et serait en grande partie responsable de l’augmentation de nos comportements addictifs.

A contrario, lorsque nous nous mettons en mouvement et relevons des défis personnels, cela déclencherait en nous une sensation positive par la mise en œuvre de compétences personnelles. 

Ce sentiment de pouvoir faire, de savoir-faire, serait corrélé à un sentiment de bonheur : le flow ou « état psychologique optimal » (Demontrond & Gaudraux, 2008)

Ceux qui parmi vous ont déjà visionné le film « La légende de Bagger Vance » ont eu un aperçu de ce que l’état de flow peut produire.

Les personnes qui possèdent une bonne estime d’eux-mêmes ; soit une opinion favorable d’eux-mêmes, seraient moins sujettes à l’ennui :

« la propension à l’ennui est plus faible chez les personnes disposant d’une bonne estime d’elles-mêmes, de capacités de self-control et capables de s’intéresser à ce qu’elles font et de donner un sens à leur vie. » (Mengin, et al., 2020)

C’est peut-être votre cas. Pour les autres se pose éventuellement la question : comment éviter l’ennui ?

Éviter l’ennui c’est aussi donner, ou redonner du sens, en osant faire autrement, en osant faire autre chose, en nous mettant en mouvement et en nous redonnant du pouvoir d’agir.

C’est établir de nouveaux liens en restant en interaction avec notre milieu, (enfants, famille, amis), avec notre environnement.

Dès lors, la solution apparaît d’elle-même. Remplissons nos vies d’interactions et tout ira pour le mieux ! Nous le faisons à longueur de journée en interagissant via les réseaux sociaux et les courriels. Et ce faisant, nous trompons l’ennui. Mais l’ennui ne s’y trompe pas, lui. L’ennui reste tapi dans l’ombre. L’ennui ne se satisfait pas de ce type d’interactions.

Comment faire alors pour agir et laisser la lassitude, le découragement et le sentiment d’inutilité ? 

Allons voir du côté de la culture

La vie culturelle nous permet de construire des liens nouveaux en jouant avec la créativité.

Nous sommes créatifs lorsque nous nous adonnons à une activité imaginaire qui conduit à produire quelque chose (une idée, un concept), de nouveau ou d’existant mais réalisé de façon différente.

« La créativité est la capacité à innover dans ce que l’on connaît, à jouer de la situation, à savoir la transformer ». (Evers, 2019)

Il n’est pas besoin d’être un artiste pour être créatif. Nous possédons en effet tous cette capacité à inventer, à réinventer, à symboliser. Elle se manifeste dans nos actes au quotidien lorsque l’on adapte un repas avec ce qu’il reste dans son réfrigérateur, ou bien lorsqu’on donne une seconde vie à un objet. Il y a même un nom pour chacune de ces activités : cuisine anti-gaspi & zéro déchets dans un cas ; upcycling ou surcyclage dans l’autre.


Nommer ces activités, c’est leur donner droit de cité. C’est en quelque sorte les reconnaître dans une valeur qui est connue en soi et le devient pour les autres.

Et quelle satisfaction d’avoir montré de la créativité !

« L’expression personnelle nous donne le sentiment d’exister, d’être reliés à la vie. » (Evers, 2019) de reprendre le contrôle de son bonheur, libéré des normes et des contraintes, en laissant libre cours à l’imagination, à l’invention. C’est également une façon de sentir sa propre efficacité personnelle au sens d’Hartmut Rosa pour entrer en résonance : agir sur le monde et sentir que le monde nous répond.

Alors mettons nous en mouvement pour rester en relation, en échange avec l’autre et avec nous-même pour redonner du sens, des formes, des couleurs à notre vie.

Ce sont les liens qui nous gardent vivants. Cultivons-les.

Twitter
Facebook
LinkedIn